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Grâce à Liliane Saint-Arnaud, qui se dissemble s'assemble

Liliane Saint-Arnaud
Liliane Saint-Arnaud

14 août 2008

Diane Bergeron

Avez-vous déjà entendu parler d'une production de danse qui rassemble des danseurs professionnels et des personnes marginalisées? Avez-vous déjà vu des aînés, des sourds, des femmes victimes de violence ou des handicapés évoquer leurs réalités par le biais de chorégraphies élaborées, expressives et empreintes de tendresse? Si oui, c'est que vous connaissez la compagnie de danse Axile. Et si vous connaissez quelqu'un qui s'est investi à créer ces chorégraphies, qui sont autant de ponts entre des êtres vivant dans des mondes parallèles, c'est que vous savez qui est Liliane Saint-Arnaud.

«On m'a souvent dit : “On ne va pas aux spectacles de danse parce qu'on ne comprend pas ce qui se passe”. J'ai donc voulu rendre la danse accessible à un large public», évoque celle qui a cofondé Axile il y a 21 ans. Sa façon à elle de faire entrer tout le monde dans la danse a été d'amener sur scène des gens aux horizons divers et de façonner des mouvements qui expriment leur vécu. Gestes de dénonciation? Pas du tout. Liliane Saint-Arnaud a grandi parmi des rassembleurs. Le sens communautaire est aussi naturel chez elle que la respiration.

Récemment, elle a reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec pour la création d'une chorégraphie parlant de vieillissement. Il s'agit du 2volet d'une démarche amorcée avec l'élaboration du spectacle-atelier Vieillesse et prouesses. Présenté en 2006, ce dernier était axé sur la vie des personnes âgées. La prochaine production mettra en relief le corps de danseurs professionnels et de non-danseurs de quatre générations. Scoop ou secret de polichinelle, Marcel Nadeau sera de la distribution. À ne pas manquer les 26, 27 et 28 février 2009 au théâtre Centennial.

La FEPS, un dynamiseur

Depuis 1987, Liliane Saint-Arnaud enseigne les cours de danse et de didactique des activités expressives. Elle considère l'enseignement à la Faculté d'éducation physique et sportive (FEPS) comme aussi important que la création, car les deux se complètent. Ses cours de didactique s'adressent aux étudiantes et étudiants du baccalauréat en enseignement en éducation physique et à la santé. Une matière utile pour ces futurs professeurs? «Pour enseigner, il faut faire preuve de polyvalence et de créativité. Les enfants et les ados ne s'approchent pas seulement avec des stratégies axées sur la performance et la compétition», soutient la chargée de cours, qui nourrit beaucoup de fierté à l'égard de ses étudiants lorsqu'ils parviennent à sortir de leur cadre.

«La FEPS est devenue un dynamiseur pour moi, depuis qu'elle a procédé à la révision de ses programmes, il y a une dizaine d'années, dit Liliane Saint-Arnaud. Cela a apporté un souffle nouveau à la Faculté.» L'enseignante regrette toutefois l'époque de l'option danse, parce que les étudiants se produisaient alors en spectacle, ce qui permettait au corps enseignant de voir leur travail. À ce chapitre, elle a beaucoup de reconnaissance envers Nicole Dufresne, qui a été l'instigatrice de tout ce qui s'est fait en danse à la Faculté. «Personne ne comprend mieux que Nicole ce qu'est la danse versus le corps et le sport. Elle a ouvert des portes à beaucoup de gens, dont Catherine Archambault, Francine Ostiguy et Danielle Poulin.»

En bonne passeuse, Liliane Saint-Arnaud a elle aussi ouvert des portes à plusieurs, qu'ils soient étudiants, danseurs amateurs, danseurs professionnels ou encore spectateurs.